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Publié le 2 août 2018 | Mis à jour le 14 décembre 2018

ComEndoVir

Impact des bactéries commensales et endosymbiotiques sur les infections virales chez les insectes

Co-porteurs: Natacha Kremer (LBBE) et François Leulier (IGFL)

Le projet ComEndoVir vise à déchiffrer l'interaction entre les communautés bactériennes commensales et endosymbiotiques chez les insectes, et comment cette interaction modifie la physiologie et la résistance de l'hôte à une infection virale. Cela remet en question la vision bipartite classique des interactions hôte-parasite en considérant les hôtes comme des holobiontes, c'est-à-dire des individus associés à et interagissant avec une variété de microorganismes symbiotiques appelés microbiote. Des interactions multipartites se produisent entre l'hôte et ses symbiotes ainsi qu'entre les communautés symbiotiques microbiennes, mais l'impact sur le phénotype de l'hôte reste encore mal compris. Chez les mammifères, les bactéries intestinales modulent le développement et la physiologie de l'hôte, et sa réponse à une infection virale. Cela se produit également chez les insectes où les bactéries commensales intestinales sont des modulateurs majeurs du développement et de la physiologie de l'hôte, notamment au stade larvaire. Les symbiotes bactériens des insectes jouent également un rôle dans la protection antivirale. En effet, les bactéries commensales intestinales et l'endosymbiote Wolbachia peuvent interférer avec l’infection virale. Wolbachia peut également interagir avec le microbiote natif, influençant la charge et la transmission d'autres symbiotes bactériens chez les arthropodes.
Cependant, l'impact de Wolbachia sur la diversité des bactéries intestinales dans le domaine est encore inconnu. De plus, l'impact de l'interaction entre les bactéries endosymbiotiques et commensales sur l'infection virale n'a jamais été étudié. L’étude du profil de la communauté bactérienne sera utilisé pour déterminer la composition et la densité de la flore bactérienne intestinale chez la drosophile sauvage isolée à partir de différents substrats alimentaires. Nous avons émis l'hypothèse que la composition des microbiotes intestinaux chez la drosophile diffère selon le stade d'infection de Wolbachia et / ou le substrat nutritif. L'impact de l'interaction entre Wolbachia et les espèces bactériennes intestinales sur l'infection virale sera évalué.
Les connaissances actuelles suggèrent que le blocage des virus médiés par Wolbachia chez les insectes se produit grâce à la modulation du métabolisme de l'hôte. Lactobacillus plantarum, une bactérie commensale intestinale de la drosophile, est un modulateur majeur du métabolisme de l'hôte au stade juvénile et résume à lui tout seul l’effet favorisant la croissance de la flore bactérienne intestinale conventionnelle de drosophile. Nous suggérons que l'interaction entre Wolbachia et les espèces bactériennes intestinales comme L. plantarum pourrait influencer la physiologie de l'hôte et avoir un impact sur l’issue de l'infection virale. Par conséquent, les traits d’histoire de vie de l'hôte, la charge virale et bactérienne seront étudiés entre les individus axéniques et gnotobiotiques, c'est-à-dire mono-associés à L. plantarum ou ayant une flore bactérienne intestinale conventionnelle. Cela sera étudié chez la drosophile avec un background d’infection avec Wolbachia ou sain, après une exposition orale au virus C de drosophile ou à une infection fictive.
Les gènes de drosophile impliqués dans cette interaction multipartite seront identifiés. Ce projet pluridisciplinaire a comme objectif de mettre en évidence l'influence écologique des endosymbiontes transmis verticalement sur la flore bactérienne intestinale acquise par l'environnement, de décrypter les conséquences de l'interaction entre les différentes communautés bactériennes symbiotiques sur la physiologie de l'hôte, d’étudier le développement et la résistance aux infections virales, mais aussi d’améliorer la mise en œuvre de stratégies antivirales.

Co-porteurs
: Natacha Kremer, équipe "Génétique et Evolution des Interactions hôte-parasite" du LBBE et François Leulier, équipe "Génomique Fonctionnelle des interactions hôte/bactéries intestinales" de l'IGFL.
Durée du projet :
2 ans
Financement :
bourse de postdoc et coûts de fonctionnement
Postdoctorant :
Vincent Raquin